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Après "Pensées en mouvement" auxquelles tant d'amis ont participé et que j'ai lu avec tant d'intérêt, après cette semaine si amicale de stage à Temple sur Lot, j'ai envie à mon tour de vous faire part de mes réflexions.
Voilà maintenant plus de quarante ans que je marche auprès d'Alain Floquet dans sa quête toujours renouvelée de la perfection dans son art, l'Aïkibudo.
C'est sans pudeur que j'avoue ce temps passé et c'est le cœur plein d'une jeunesse prétentieuse que j'envisage les quarante années à venir.
Jamais visité par l'ennui, jamais je n'ai eu l'impression de recommencer mais bien au contraire, j'ai toujours senti la progression vers plus de perfection.
L'Aïkibudo est comme la vie, ce n'est pas un long fleuve tranquille. Il y a parfois des obstacles, comme l'eau qui rencontre le rocher mais pour autant, ça ne l'empêche pas de continuer vers le large.
Depuis de nombreuses années, bien avant que des structures politiques officielles entérinent l'organisation de liens avec des pays étrangers, l'Aïkibudo s'est "internationalisé".
Vous me pardonnerez ce néologisme mais il me semble convenir parfaitement pour répondre à cette notion d'expansion.
Ainsi donc au fil du temps nous avons pu voir dans nos stages des représentants toujours plus nombreux des pays voisins et d'autres plus éloignés.
Il me semble d'ailleurs que l'Aïkibudo est une des seules disciplines qui réunisse aussi régulièrement et au même endroit, ceci est aussi vrai pour La Rochelle, une telle diversité des représentants des différents pays de cette planète.
S'il est vrai que parfois on a pu voir des petits signes de rivalité dans l'expression de la technique, il me semble que depuis longtemps maintenant les entraînements communs sont axés essentiellement sur la notion de plaisir et sur l'effort visant à éliminer la complaisance non pas pour s'opposer et montrer qu'on est le plus fort, mais pour faire progresser l'autre.
Cet état d'esprit m'est apparu comme étant encore plus vif cette année.
Comme je m'en félicitais auprès de mon vieil ami Tony, un lapsus m'a fait prononcer à cet égard le mot "amicalité". J'ai bien envie de garder ce nouveau néologisme car je vois dedans, plus précisément, le mot amitié, d'une part et le mot qualité d'autre part.
Qu'en pensez vous ?
Ainsi donc ce patchwork d'origines, de pensées, de confessions est capable de vivre sa passion, l'Aïkibudo, dans le plus grand respect de chacun sans renoncer à ses différences tout en développant par ailleurs des liens amicaux durables.
Nous devons tout cela certes à Maître Floquet, mais aussi à tous ces cadres qui dans le courant de l'année vont animer des stages ici ou là.
Ils sont un peu les ambassadeurs de cette entente cordiale qu'ils pérennisent par leur dévouement et leur enthousiasme.
Nous leur devons beaucoup.
Nous devons beaucoup aussi à tous ceux qui font le voyage de leur pays lointain pour se perfectionner et emporter avec eux à destination de leur coreligionnaire ces petits plus qui servent tant à se perfectionner.
Dans cette période difficile de conflits internationaux que les instances officielles ne sont pas capables de juguler, il me vient à l'esprit une idée folle.
Et si on rendait obligatoire la pratique de l'Aïkibudo à l'ONU pour enfin parler de paix ?
Et si on remplaçait les soi-disant tables rondes par un beau tatami ?
Et si finalement les vrais ambassadeurs de la paix, c'étaient nous tous parce que nous sommes encore accessible à la passion ?
Qu'en pensez-vous ?
Je vous souhaite, à tous, une bonne pratique pour la saison nouvelle qui va bientôt commencer et vous invite à développer plus encore "l'amiqualité"
Alain Roinel
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